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Alexandre LoretanLa folle hausse des primes des assurances maladies 

Chaque année, nous assistons au même spectacle attristant. Les caisses d’assurance annoncent la hausse des primes et la politique simule l’outrage ou la surprise. Nous pourrions presque nous habituer si les effets n’étaient pas si dramatiques et le résultat si prévisible.

La hausse constante des primes ne peut que conduire à deux résultats possibles : soit la ruine des caisses publiques, par l’explosion du coût des subsides soit la ruine des couches populaires. On voit déjà les premiers signes d’un épuisement financier de la population. Les retards de paiement sont en hausse, indiquant que les primes deviennent financièrement problématiques pour chaque fois davantage de gens.

On voit aussi que cette menace semble laisser les élites politiques bien insensibles. On hurle un peu et on verse des larmes de crocodile, mais après un mois, les parlementaires retournent dans leurs bureaux et rien n’est fait. Le Conseil fédéral promet pour une dixième fois de baisser la hausse des coûts, mais les mesures prises sont au mieux ineffectives, au pire contre-productives. On annoncera quoiqu’il arrive une hausse l’année prochaine. On ne s’émeut pas davantage à Berne.

En vérité, peut-on blâmer nos politiciens ? Nous commettons peut-être l’erreur de croire qu’ils ont nos intérêts à cœur. Une fois à Berne, pourquoi devraient-ils se soucier de problèmes qui ne peuvent pas les affecter. Leurs salaires de parlementaires les mettent à l’abri de tout souci pour payer leurs primes. Et les caisses cantonales ne les concernent pas. Ils ne sont pas payés par les cantons, mais par la Confédération. Le malheur des couches populaires n’a aucun effet sur leur quotidien.

Il semble que la ruine approchante à grande pas nous révèle la qualité de ceux qui prétendent nous diriger. Peut-être que notre véritable problème, finalement, n’est pas vraiment la hausse des primes, mais le fait que nous sommes dirigés par des gens qui sont soit incapables soit qui s’enfichent des problèmes affligeant une partie croissante de la population.  Peut-être que la cause de nos soucis est notre tolérance collective de la médiocrité et de l’arrogance de ceux qui sont à Berne.

Alexandre LoretanLe crime d’être un jeune pessimiste

Il semble exister au sein de la sphère politique une attitude schizophrénique par rapport à la jeunesse. On aime proclamer des longs discours d’amour envers la jeunesse qu’on courtise avec une frénésie presque maladive. On vous dit : intéressez-vous à la politique ! Rejoignez nos partis ! Mais en même temps, on conspue quand en tant que jeune vous osez porter un regard trop critique sur certaines choses. 

Il m’est ainsi arrivé dans le cadre d’une rencontre politique d’avoir osé le grand crime de suggérer que nous avions en Valais un problème de corruption. J’en ai eu le plaisir de voir que cette déclaration fut considérée comme choquante. J’aurais pu traiter mon canton de pays du Tiers-monde, je doute que j’aurais causé davantage de stupeur devant les assemblés. On me fit bien de remarques et de critiques. Et toutes celles-ci étaient de bonne guerre. Oui, on a le droit de considérer mes propos comme malhabiles ou insultants. Je respecte pleinement qu’on soit en désaccord avec moi et qu’on puisse me considérer comme stupide. Je rassure tout le monde. Je pense la même chose de beaucoup de politiciens valaisans. 

Toutefois, ce qui me semble être inadmissible, fut l’attitude d’une politicienne qui me suggéra, non que mes propos soient erronés, mais qu’en tant que jeune, je devrais être positif et sourire. Ainsi donc, mon statut de jeune exigerait de moi de me doter d’une naïveté sur le monde, de voir tout en rose et de suivre bêtement les paroles des anciens ? Non, être jeune, ce n’est pas être positif. Je considère que nous devons tous avoir une attitude critique et oser nous poser des questions. Oui, on peut être pessimiste à tout âge. On a le droit quand on a moins de trente ans de se poser des questions sur les maux de notre société. 

Je suis citoyen de l’Union européenne, mais je critique l’Union de manière véhémente. Pourquoi donc je devrais me retenir de critiquer mon canton ? J’aime ma terre natale et c’est car j’ai un profond attachement à mes racines que je suis critique envers le bon vieux pays et que j’aspire à ce qu’il soit meilleur. C’est pour cela que je ne suis ni positif ni souriant. J’aime trop mes deux patries pour ne pas vouloir dénoncer les maux qui les gangrène.