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Emilie DupuisLa femme et l’homme, ces deux humains

Le 14 juin dernier, j’ai manifesté en ville de Sion avec la pancarte d’une blanche neige tenant une mitraillette et la mention : « Quoi, tu ne me mets plus la main aux fesses ? » Peut-être m’avez-vous vue le lendemain dans notre journal cantonal d’ailleurs…

Ce qui a suscité parmi mes proches masculins de vives réactions du type : « C’est vrai, on te met souvent la main aux fesses ? »

J’ai 28 ans et suis physiothérapeute. Je côtoie beaucoup de milieux sociaux différents et ceux où il m’est arrivé de me faire mettre la main aux fesses ou d’entendre des propositions peu avenantes restent le train, la foire du Valais ou les rassemblements de fanfare. Avec un seul point commun : les Valaisans et l’alcool.

Les mentalités au sujet du respect de la femme et d’autrui de manière plus générale changent petit à petit mais pas les lois. Pourquoi ? Parce que les personnes qui décident, qui votent et/ou qui élisent sont, dans la majorité des cas, des Suisses ancrés dans leurs traditions. Alors comment faire pour stimuler ce changement d’idéaux ?

Les deux points essentiels pour moi, qui me semblent totalement faisables et qui auraient une ribambelle de conséquences positives sont :

  1. L’égalité salariale

Ce point a été particulièrement mis en avant lors de la grève alors qu’il était le plus possible mis en sourdine auparavant. Nombre d’hommes et de femmes, sceptiques devant les mouvements féministes, ont été outrés par cette révélation !
Le site de la confédération nous montre des statiques à ce sujet : https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/travail-remuneration/salaires-revenus-cout-travail/niveau-salaires-suisse/ecart-salarial.html

Si je suis élue, je ferai accepter l’égalité salariale au niveau de la loi. C’est une priorité pour changer les mentalités car elle met tout le monde au même niveau : niveau de compétence, de vie, de pouvoir d’achat,…

Lors de la dernière révision de la loi sur l’égalité salariale, le PLR et l’UDC étaient défavorables. Heureusement, les contrôles à partir de 100 employés a été accepté mais la loi ne prévoit pas de sanction.

  1. Le temps de travail

Le congé parental est le deuxième point le plus important pour avancer dans l’égalité. L’homme doit, tout comme la femme lorsqu’elle apprend sa grossesse, se présenter chez son employeur pour lui annoncer la nouvelle avec toutes les conséquences impliquées. La charge mentale serait ainsi déjà équilibrée avant la naissance.

Cette mesure aiderait également l’acceptation de la diminution du pourcentage de travail masculin et diminuerait la discrimination homme-femme lors des entretiens d’embauche

Si je suis élue, mon objectif sera de faire évoluer les deux semaines de congé paternité en congé parental de plusieurs mois. Ceci sera également valable pour les couples homosexuels ainsi que pour les cas d’adoption.

L’objectif d’une féministe du 21ème siècle n’est pas de s’opposer à l’homme mais d’obtenir les mêmes droits et de ne plus subir de discrimination même indirecte pour finalement se considérer humain, comme tout le monde.

Emilie DupuisMalades ou pas, telle est la question

A la fin du mois de novembre, la course pour la couverture de santé la moins chère fait rage. Ce système édifié afin de maintenir une concurrence entre les caisses et donc des coûts bas n’arrive pourtant pas à contenir la hausse des primes qui, ce n’est pas un scoop, continue encore et encore leur ascension. A quand le sommet de l’Everest ?

Depuis plusieurs années, nos politiciens tentent de comprendre pour trouver une solution au niveau des salaires des hauts dirigeants, du système de caisses pluriel ou des subventions pour les familles à bas revenu. Pourtant, rien ne convainc suffisamment pour « passer ». Peut-être que la solution n’a pas été soulevée.

Car oui, il y a effectivement certains praticiens et patients qui abusent. En tant que physiothérapeute, j’en connais des histoires de collègues qui posent le patient sur un vélo et s’occupe d’un autre en même temps, ou alors de ces patients qui se couchent sur la table pour un massage avant que l’on ait eu le temps de lire l’ordonnance médicale. Mais est-ce en tapant sur les quelques mal élevés du système ou en rasant de quelques centaines de francs certains salaires que l’on comblera le découvert colossal que laisse notre santé chaque année ?

Il est clair que la réponse n’est pas unique. Des contrôles renforcés, un remaniement du système hospitalier et ambulatoire, une baisse des coûts des médicaments ou encore une simplification du système de caisses pourraient très certainement aider. Mais peut-être que les coûts augmentent aussi parce que les gens sont simplement plus malades.

Ils sont malades parce que leur rythme de vie est rempli de stress.

Ils sont malades parce qu’ils ont des problèmes qu’on n’écoute pas ou qu’ils ne peuvent pas exprimer.

Ils sont malades parce que leur hygiène de vie est mauvaise.

En tant que professionnelle, le 50% de mes patients reflètent ces aspects : des accidents qui sont dû à de la fatigue ou une personne pressée, une attaque cardiaque ou cérébrale qui arrive juste au début de la retraite car il y a simplement « tout qui lâche », un cancer parce que…. on ne sait pas mais les cancers ont explosé en suivant la courbe du PIB, etc.

Pour influer sur ces maux-là, il faut investir dans un contexte socio-économique global favorable au bien-être : inciter l’acception de diminution de pourcentage de travail, introduire une garde parentale après une naissance, assurer une alimentation saine et non transformée, garder l’âge de la retraite stable, assurer l’égalité, investir dans plus de prévention, et j’en passe. Malheureusement sur bien des sujets de ce goût-là, la droite compte ses petits sous et oublie que si on ne sème rien, on ne récolte pas grand-chose non plus.

La santé, c’est comme le système économique : il faut investir sinon au bout du compte, vous vous portez bien mais vous êtes quand même perdant.