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JonathanDarbellay2Beaucoup de voix résonnent en Suisse pour dénoncer la politique grecque. "C'est ça de vivre en dessous de ces moyens. À un moment il faut se mettre au boulot et rembourser ses dettes." Peut-être que le moment est bien choisi pour ressortir quelques chiffres pour tordre le cou aux idées reçues.Déjà, les Allemands seraient de grands bosseurs et les Grecs des fainéants; c'est faux. L'OCDE a publié en 2010 les chiffres et la durée annuelle moyenne du travail d'un Allemand (1.390 heures) est beaucoup plus faible que celle d'un Grec (2.119 heures), d'un Italien (1.773 heures) ou d'un Français (1.554 heures).

De plus, les Grecs, qui refuseraient de se serrer la ceinture, sont, derrière le Portugal, ceux qui ont fait le plus d'efforts depuis 2010. Alors que leur pays est en crise totale, la Grèce est en 2014 le pays avec le plus fort excédent budgétaire structurel avant déduction des intérêts, tout cela d'après les chiffres de la commission européenne.Ceci étant rappelé, je rejoins totalement Paul Krugman, Prix Nobel d'économie, qui a écrit dans le New York Times que même si l'on prenait Tsipras pour une andouille incompétente, que l'on souhaitait écarter Syriza du pouvoir et éjecter la Grèce de l'euro, même dans ce cas-là la liste des demandes de l'Eurogroupe était de la pure folie.

Finissons en nous souvenant que, huit ans après la défaite nazie, les Alliés ont effacé à la conférence de Londres 60% de la dette extérieure de la RFA; la solidarité est souvent à sens unique...

Jonathan Darbellay
Candidat au Conseil national