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NorbertZuffereyLe « C » dans le nom d’un parti politique est-il toujours d’actualité ? En voyant ce que certains partis politiques et mouvements intégristes ont fait de l’appellation « C » en politique, il peut être légitime d’examiner cette question. Le Parti Social-Chrétien belge et le PDC genevois ont apporté deux réponses différentes, le premier en devenant le Centre Démocrate Humaniste et le second en privilégiant son maintien. 

Le « C » en politique constitue une boussole au moment des choix de société importants. Sans allégeance à l’Eglise, un parti « C » est laïc et se veut non-confessionnel, c’est-à-dire ouvert aux croyants comme aux non-croyants (il faut rappeler le rôle essentiel de la liberté personnelle dans l’acte de foi). Cette identité chrétienne peut également être vécue comme le résultat d’un héritage culturel, avec des valeurs dans lesquelles on se reconnaît. 

Poser la question du « C » en politique, c’est ouvrir le débat des relations du politique et du religieux. La laïcisation de nos sociétés, c’est-à-dire la séparation de l’Eglise et de l’Etat, a permis de mettre une limite à l’intervention des religions dans les questions politiques, mais n’empêche pas les chrétiens d’exprimer leurs convictions ni de les mettre en pratique. Les Eglises ont aussi le droit et le devoir de dire publiquement ce en quoi elles croient et ce qu’elles refusent, en particulier ce qui manque à notre société sans repères, qui déifie la rentabilité, la performance à court terme et le fric. 

Il existe indiscutablement un socle de valeurs communes aux traditions chrétienne et laïque : dignité essentielle de toute personne humaine, respect, ouverture et solidarité. En outre, le christianisme et l’humanisme laïc s’opposent de manière identique à une société égoïste et individualiste, qui exclut et qui ne raisonne pas en terme de développement durable.

Alors, pour passer de la réflexion à l’action, il s’agit de déterminer un programme politique clair fidèle à ses valeurs fondatrices, puisque le christianisme-social est une dynamique qui cherche constamment de nouvelles réponses aux questions d’un monde en mutation : priorité pour la formation et la recherche, flexibilisation de l’âge du départ à la retraite, rapprochement avec l’Union européenne et politique des étrangers réaliste visant une intégration de ces derniers.

L’adversaire est en face : son repli nationaliste a déjà convaincu 27 % de la population suisse.

Norbert Zufferey, président du Parti Chrétien-Social
Février 2004