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Lors d’une récente soirée de débat sur la « place des citoyens chrétiens dans une démocratie pluraliste », il fut question des dernières votations sur les cellules souches et le partenariat enregistré. Les échanges étaient « chauds et riches » quand un citoyen émit l’idée que la complexité de ces questions et d’autres à venir étaient, peut-être, « hors de portée de la démocratie semi directe que nous connaissons ». Pascal Couchepin en introduction d’un livre collectif[1], répond à cette question en écrivant ceci : « Il est indispensable que le débat sur les valeurs, sur l’éthique, soit vivant dans une société démocratique » (p.9)

En effet, s’il n’y a pas débat, une valeur isolée, poussée à bout en développement politique, risque de mener à l’absurdité totalitaire.

Je prends trois exemples : la responsabilité personnelle, sans contrôle ou confrontation, mène à un capitalisme dominateur et ravageur. A l’inverse, la responsabilité collective risque de mener à la négation de la créativité personnelle et de la diversité des opinions. Ou encore : l’exaltation de la neutralité mène à l’isolement, à une mentalité de forteresse et finalement à la mort.

Pour éviter ces écueils, je vois 3 pistes qui sont au-delà du pragmatisme opportuniste. La première est celle d’une attitude générale d’audace et de confiance dans les capacités humaines, individuelles et collectives, à affronter les défis politiques et sociaux. En ce sens, je me réjouis de l’attitude positive et dynamique du PS face à la question européenne.

La deuxième est le décentrage de soi pour aller vers l’autre et son monde afin de mieux communiquer. C’est considérer qu’il y a une heureuse diversité des valeurs. C’est encore prendre au sérieux comme une chance la multi culturalité et le multiconfessionalisme. En tant que membre de l’association suisse « Valeurs pour Vivre »[2] , j’ai appris à connaître l’universalité de 12 valeurs de base répertoriées par l’Unicef dans toutes les régions du monde sans exception. Ceci m’aide à considérer que le « vivre ensemble » planétaire est possible, puisque des valeurs identiques sont derrière des manifestations culturelles en apparence inconciliables.

La troisième voie est celle de la fraternité vécue comme une pratique politique exigeante qui consiste à se réjouir de ce que peut apporter le partenaire différent au débat. Personne ne pouvant revendiquer une Vérité Absolue, la meilleure résolution de la question passe par un échange franc, ouvert et respectueux.

C’est ainsi que la plate forme de gauche qui naît en Valais pourra créer une dynamique nouvelle dans les débats éthiques complexes qui nous attendent.

Marc Lampo, Dorénaz
Mai 2006

[1] PUTALLAZ Fr. X. et SALAMOLARD M,dir. Le Sens de l’Homme au coeur  de la bioéthique, Ed. St. Augustin, 2006.

[2] Site Internet www.livingvalues.net, E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. .