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Marc SaudanDe la migration : pour une politique humaine : 

Chaque année, des milliers de personnes meurent en mer Méditerranée en essayant de rejoindre l’Europe. Faute de voies migratoires sûres. L’espace Schengen, dont la Suisse fait partie, se barricade. La frontière extérieure de l’espace Schengen se militarise de plus en plus. Le traitement des personnes arrivant de pays tiers (pays ne faisant pas partie de Schengen) se péjorent. Enfin, les discours politiques racistes se libèrent, certains nous expliquant même que le réchauffement climatique est dû aux migrants. Quelle sera notre place dans l’Histoire ? Voilà une question qui m’effraie. 

Aujourd’hui, face à tant d’ignominies, il est temps de plaider pour une politique d’asile plus ouverte et bienveillante : le système Schengen doit changer et la Suisse doit faire sa part. Plus jamais de drames de Lampedusa ou de Lesbos, plus jamais de Chiasso, tel doit être notre objectif. 

A court terme, nos autorités doivent arrêter de renvoyer systématiquement les requérants entrant par le sud du pays en Italie et prendre leurs responsabilités, soit traiter les demandes d’asile entrantes sur le territoire, même si ce n’est pas le premier pays par lequel le requérant est passé. Il en va du respect de la personne, l’Italie n’étant pas un pays assurant le minimum d’accueil requis par les conventions internationales. 

A plus long terme, en tant que membre de Schengen, la Suisse doit pousser à une coopération dans le traitement des demandes d’asile : les responsabilités de leurs traitements ne doit pas être laissée aux seules Italie et Grèce, mais les requérants d’asile doivent être répartis équitablement entre chaque pays signataire de l’accord selon un calcul alliant capacités démographiques, économiques et sociales de chaque pays. Il faut aussi qu’elle milite pour une unification des motifs valables d’attribution du statut de réfugié au sein de l’espace Schengen. 

En d’autres termes : prenons nos responsabilités et assumons nos lois et les conventions que nous avons signées. Par correction, au minimum, mais surtout par humanité.