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Néolibéralisme : un gros mot à décortiquer…

Madeline Heiniger«Souhaitons-nous vraiment que le néolibéralisme dessine notre avenir?...»

Qu’est-ce qui se cache derrière le slogan de campagne affiché sur mon profil ? Je vais prendre un peu de distance face à ce mot-tiroir, utilisé à tout va, et tenter d’exprimer en quelques lignes ma vision pour notre société.

Au cours de mon engagement politique, j’observe que le rapport entre le libéralisme et l’Etat est constamment en arrière-fond du débat et de nos prises de position :

Dire que nous plaçons l’humain au centre, c’est à mon sens prôner une éthique qui s’étend à l’économie de notre pays et, en raison de la mondialisation, à ses ramifications hors de notre pays. Nombre d’entreprises, de PME prennent leurs responsabilités, voire développent de nouveaux modèles de durabilité et leur rôle dans notre société est essentiel.

Mais il n’est pas acceptable qu’une économie globalisée, sensée nous faire vivre, perde complètement de vue cet objectif et produise au contraire toutes sortes d’inégalités et de catastrophes écologiques : l’écart entre riches et pauvres se creuse, des multinationales font main basse sur des terres agricoles ou détruisent la forêt amazonienne, envoient des enfants dans les mines, voire assassinent impunément les militants qui résistent. 

En Suisse même, si l’économie prenait davantage au sérieux ses responsabilités sociale et environnementale, l’Etat s’en trouverait soulagé. A l’inverse, si elle laisse de côté tout engagement de durabilité et creuse les inégalités sociales, l’Etat devra être plus fort pour cadrer, compenser et réparer. Je soutiens ce rôle de l’Etat dans le but de maintenir la cohésion sociale, la santé de la population ou la protection de nos ressources naturelles, souvent mises en danger. Contre l’approche ultra-libérale d’une partie des parlementaires fédéraux.

Un exemple : L’initiative pour des multinationales responsables

Cette initiative a été déposée en 2016. Elle demande que les multinationales basées en Suisse respectent les droits humains et les normes environnementales, que ce soit en Suisse ou à l’étranger. Et qu’elles aient des comptes à rendre quant à des violations perpétrées par elles ou leurs filiales.

Les sociétés concernées, environ un millier, doivent prendre leurs responsabilités dans leur cercle d’influence. Certains argumentent que la Suisse en ferait plus que d’autres pays ? Notre pays peut et doit jouer un rôle de leader dans la défense de ses valeurs, qu’elles concernent les droits humains ou la protection de l’environnement.

Un contre-projet du Conseil national, accepté par le comité d’initiative, est actuellement en discussion après son refus par le Conseil des Etats.

Je soutiendrai le contre-projet ou l’initiative si ce dernier est refusé.