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Mdecine VitesseNotre système de santé : malade ?Madeline Heiniger

 

La santé et l’assurance maladie figurent au 2e rang des préoccupations des Suissesses et des Suisses en 2019 : peur des maladies, doute sur la qualité des soins, explosion des coûts. Avec le vieillissement de la population et l’apparition de traitements et de médicaments toujours plus coûteux, l’inquiétude est grande. Elle l’est d’autant plus que, malgré de nombreuses interventions parlementaires et mesures du Conseil fédéral, le problème du coût de la santé demeure.

Je partage ces préoccupations, dans un pays où le système de santé, excellent, est aussi l’un des plus chers au monde. La problématique doit être abordée sous plusieurs angles d’intervention :

La diminution du coût de la santé

Des mesures politiques doivent poser des limites aux appétits financiers des domaines de la pharma et des assurances. Mettre un frein au coût des médicaments, dont les génériques, afin d’assurer un accès pour toutes et tous à des traitements vitaux ; contrôler davantage les dépenses des hôpitaux, notamment en limitant l’achat d’équipements lourds ; uniformiser le financement des prises en charge du stationnaire (nuit hospitalière) et de l’ambulatoire, afin de répartir équitablement les économies réalisées par l’ambulatoire entre cantons et caisses maladie.

Une indispensable solidarité

Evitons à tout prix une médecine à deux vitesses et travaillons à un accès à la santé équitable. L’expérience vaudoise et la proposition du PS de plafonner le coût des primes d’assurance au 10% du revenu nous semblent judicieuses.

Des professions de la santé ajustées aux nécessités

Développer l’autonomie des soins infirmiers répond à ces objectifs, ainsi qu’une réforme des études de médecine en vue d’une pratique médicale davantage responsable par rapport aux coûts qu’elle engendre.

Une réflexion éthique autour de notre consommation

Finalement, une réflexion autour de notre consommation des soins me semble indispensable, afin ne pas tout axer sur une médecine de pointe luxueuse, mais de prendre en compte et valoriser l’aspect de la prévention comme facteur de santé prioritaire. De même, face au vieillissement de la population et à la fin de vie, il nous faut développer une médecine et un accompagnement humanistes.