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Antoine ConfortiQui a dit trop d’impôts?


Élections? Slogans ! En voici un bien connu, et bien réparti partout:
Votez pour moi et les impôts baisseront!
A gauche, ceux des classes inférieures et moyennes bien entendu, à droite ceux des classes supérieures (quoique surtout très supérieures), mais assurément les impôts doivent baisser !
Hé bien, ce n’est pas mon avis, et je ne veux pas voir l’impôt perdre de terrain; même, au contraire, j’aimerais le voir partout! Non, non, ne vous braquez pas, lecteur, et considérez ce qui suit.
L’impôt constitue une part majeure des recettes de l’État, lesquelles recettes doivent financer les services publics (ou acheter des avions de combat, à ce que j’ai cru comprendre), or – je crois – nous apprécions tous les services publics: nous apprécions tous qu’il y ait des écoles pour nos enfants, des routes, des hôpitaux, des policiers, etc. mais pour autant une part plus grande encore de ces recettes provient des des taxes, des cotisations, des émoluments...
Seulement au bout du compte il n’y a que deux possibilités: ou l’on contribue au financement du bien public à mesure de ses moyens – ou non, on y contribue au bol (en gros)! et, pour moi, je me rappelle le principe qui dit: de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. Et étrangement peut-être ce n’est pas Marx qui l’a proposé – ni Rousseau, ni Lénine (ni Angèle) – mais l’Église des origines.
Vous avez tant? Vous payez tant. Vous êtes malade? On vous soigne. Vous allez bien? alors tant mieux pour vous!
Et cette chose si simple qu’on nomme solidarité, n’est-ce pas là après tout l’aspect le plus concret de la fraternité, qui a présidé aussi bien à l’idéal chrétien qu’à l’idéal révolutionnaire? n’est-ce pas après tout sur cette idée que par deux fois l’on a proclamé qu’une ère nouvelle était commencée – l’ère des frères, l’ère des solidaires – et que de part et d’autre les ténèbres cédaient le pas à la lumière?
Les grippious (dont je suis), naturellement républicains, avaient même pris pour devise de leur société (la Jeune Suisse) l’adage revisité: Liberté – Égalité – Humanité, et en cela sans doute entendaient-ils qu’au fond sans fraternité il n’est pas d’humanité; je les rejoins.
Avis aux chicaneurs:
qu’on ne se méprenne pas cependant: je ne dis pas que nos impôts sont justes – je crois tout le contraire – mais je dis que la seule possibilité d’un prélèvement obligatoire juste est si l’on veut un certain impôt (juste). Quant à le définir, il faudra en parler une autre fois!

Antoine Conforti, Candidat pour le Centre-Gauche PCS au conseil national