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Réactions de Centre Gauche-PCS Valais romand

Recommandations de Centre Gauche-PCS Valais romand

RÉSULTATs

Initiative "En faveur du service public"

NON 67.6%

Initiative "Pour un revenu de base inconditionnel"

NON 76.9%

Initiative "Pour un financement équitable des transports"

NON 70.8%

Modification de la loi fédérale sur la PMA

OUI 62.4%

Modification de la Loi sur l'asile (LAsi)

OUI 66.8%


Réactions de Centre Gauche-PCS Valais romand

 1. Initiative "En faveur du service public" 

Centre Gauche-PCS (CG-PCS) est soulagé par le NON massif à l'initiative, synonyme d'une certaine vision de la gestion des caisses de l'Etat. Le maintien des subventionnements croisés notamment évitera un risque de baisse des prestations et un passage par le contribuable pour financer des services jugés moins rentables. Ce NON très clair n'enlève cependant rien au besoin de réfléchir à la définition du service public : quelles sont ses missions de base ? Qu'est-ce qui est nécessaire et qu'est-ce qui relève plus du confort des usagers ? Les Valaisans sont particulièrement concernés par ces questions, avec la position périphérique du canton et la forte dépendance aux transports publics qui en découle. Nous devons en Valais rester spécialement vigilants au maintien de services accessibles et de qualité. 

2. Initiative "Pour un revenu de base inconditionnel" 

Le débat soulevé par les initiants est essentiel, mais la population a jugé leur proposition irréaliste, surtout à cause du manque de clarté du financement et à cause du montant trop élevé évoqué (CHF 2'500.- par adulte) pendant la campagne. Par ailleurs, cette idée est probablement trop en avance sur son temps, c'est pourquoi elle a d'ailleurs souvent été qualifiée d'utopique. 

Malgré le NON d'aujourd'hui, les discussions de ces dernières semaines ont montré la nécessité de revoir certains aspects du système actuel comme le mode de financement de l'individu, la répartition des revenus ou encore le fonctionnement et le financement des assurances sociales et maladie. L'ouvrage est à remettre sur le métier, cent fois s'il le faut. 

3. Initiative "Pour un financement équitable des transports", dite "Vache à lait" 

CG-PCS se réjouit du refus très clair de cette initiative trompeuse et dangereuse pour le budget de la Confédération. Les Chambres fédérales gardent une vision globale des caisses de l'Etat et l'agriculture, l'éducation, la défense et les institutions sociales profitent d'une bouffée d'oxygène peut-être provisoire mais bienvenue. Les modes de transport sont en Suisse complémentaires et ne doivent pas être mis en concurrence. Le cas du tunnel du Gothard est à ce titre exemplaire. Grâce au financement croisé, le transbordement sera meilleur marché. La RPLP (redevance sur le trafic des poids lourds) permettra de diminuer le coût du franchissement des Alpes par ferroutage. C'est le moyen le plus sûr de diminuer le flux de camions à travers la Suisse, et donc d’améliorer la sécurité et la santé des usagers et des riverains. 

4. Modification de la loi fédérale sur la procréation médicalement assistée 

Pour CG-PCS, cette acceptation populaire et très claire est réjouissante. L'application stricte de la loi est cependant à observer si l'on veut éviter les dérapages. Le OUI d'aujourd'hui ne revient en aucun cas à rendre le DPI obligatoire, et les couples prendront leurs décisions en fonction de ce qu'ils peuvent assumer et en fonction de leurs propres valeurs. Les couples qui recourent à la procréation médicalement assistée (PMA) et souhaitent un diagnostic n'auront plus besoin d'attendre un diagnostic prénatal (DPN) et éviteront ainsi une difficile et parfois dangereuse interruption de grossesse. Ces couples enfin seront sur un pied d'égalité puisque le tourisme de la procréation n'aura plus lieu d'être. 

5. Révision de la loi sur l'asile (LAsi) 

La population suisse a largement accepté la révision de la loi sur l'asile, soit globalement un traitement plus rapide des procédures, et CG-PCS s'en félicite. Lorsque les dossiers prennent des années à être traités, que les requérants ne savent pas à quoi s'en tenir, les enfants sont souvent les premières victimes des lenteurs. La révision de la loi, avec l'appui d'une assistance juridique, rend la procédure plus efficace et plus humaine. Ce qui serait encore mieux, pour CG-PCS, c'est de compléter cette politique par une action en amont, par une aide sur place des populations sujettes à la migration. Le législatif national ne devrait pas faire preuve d'autant de réticence à financer l'aide internationale et, au moins, respecter l'engagement pris par la Suisse à y consacrer 0.5% du revenu national brut (alors qu'on peine à atteindre 0.48%). 


Recommandations de Centre Gauche-PCS Valais romand

Réunis en comité cantonal le 27 avril dernier, CG-PCS a pris position sur les objets fédéraux soumis à votation le 5 juin prochain. À part l'initiative qui vise à introduire un revenu de base inconditionnel, les votes ont tous été très clairs. 

1. Initiative "En faveur du service public" : NON à une attaque déguisée du service public 

Les services publics, en Suisse, figurent parmi les meilleurs en comparaison internationale. Au-delà de la quasi-légendaire ponctualité du service ferroviaire, nous disposons également de réseaux postaux et de télécommunication denses et particulièrement efficaces. Avec son titre trompeur, cette initiative met en danger un système de financement et une gestion qui ont fait leurs preuves. Pour CG-PCS, prôner l'absence de but lucratif, le plafonnement des hauts salaires et l'interdiction des subventionnements croisés n'améliore en rien la qualité mais risque d'augmenter les coûts des services. Sans les bénéfices de la Poste, des CFF ou de Swisscom, c'est le contribuable qui devrait passer à la caisse pour assurer le financement des grands projets. 

2. Initiative "Pour un revenu de base inconditionnel" : Pas de consigne de vote 

Le constat de la baisse tendancielle du nombre de places de travail, du fait notamment de l'automatisation de certaines tâches, semble partagé par tous. Parallèlement, l'écart entre les revenus augmente. Ces considérations ont abouti à la proposition d'un revenu de base inconditionnel (RBI) pour garantir à chacun la couverture de ses besoins de base. Au sein des membres de CG-PCS, la volonté de changement de paradigme est partagée : le travail et sa rémunération doivent être perçus différemment. Un idéal de société visant à une répartition plus équitable des ressources interpelle une partie des membres. Cependant, la proposition des initiants manque d'ancrages concrets et pratiques. Qu'adviendra-t-il par exemple des différentes assurances sociales ? Si les débats sur cet objet n'ont pas permis de dégager une majorité claire pour ou contre le RBI, les membres sont unanimes sur la nécessité de simplifier le système social suisse. Il ne doit en aucun cas disparaître, il a avant tout besoin d'être plus performant. 

3. Initiative "Pour un financement équitable des transports" : NON au sabotage de la solidarité des transports 

L'initiative dite "Vache à lait", en mettant en concurrence les différents modes de transport, souhaite affecter l'ensemble des revenus de l'impôt sur les huiles minérales à la route. La question même de la "vache à lait" est plus que discutable puisque les coûts pour 100km pour un automobiliste sont passés de CHF 14 en 1970 à CHF 6 en 2010. Par définition, un impôt ne peut pas faire l'objet d'une affectation automatique : intégré au budget général, il n'est distribué qu'ensuite, sur les bases d'un consensus politique. 1,5 milliard de francs viendraient à manquer dans les caisses de la Confédération, ce qui signifie forcément une baisse des prestations, en particulier dans les domaines des transports publics, de la formation et des institutions sociales

4. Modification de la loi fédérale sur la procréation médicalement assistée : OUI au libre choix et à une médecine moderne 

Suite à l'acceptation à une très large majorité en juin 2015 de l'arrêté fédéral sur l'article constitutionnel concernant la procréation médicalement assistée (PMA), un referendum a été déposé en décembre contre la nouvelle loi, en invoquant le risque d'eugénisme. Pourtant, l'accès du DPI ne concerne que les cas de PMA (2000 naissances sur 80'000), aux couples porteurs d'une maladie héréditaire grave et restera interdit pour tous les autres couples, pour toute manipulation génétique (détermination du sexe, etc.) ou pour concevoir un "bébé médicament". Pour CG-PCS, c'est du côté de l'éthique que se fonde l'argumentation : le recours au DPI est une décision intime qui appartient aux personnes concernées, seules à même de les assumer. Accepter le DPI ne revient pas à le rendre obligatoire

5. Révision de la loi sur l'asile (LAsi) : OUI à une amélioration du système, malgré un durcissement général 

Malgré un durcissement constaté du cadre légal en matière d'asile, la révision soumise au vote a été plébiscitée par les membres de CG-PCS. Parmi les points positifs, on relève en particulier l'assistance juridique dès le début des procédures, un moyen de garantir un meilleur déroulement et plus d'équité. Deux autres points importants pour CG-PCS sont la scolarisation obligatoire des enfants et la prise en compte des besoins particuliers (grossesse, handicap, âge avancé, etc.). CG-PCS invite à accepter cette révision de la loi et à ne pas écouter les arguments d'une droite populiste qui s'attaque régulièrement à une population particulièrement vulnérable pour des raisons purement électoralistes. 

Sion, le 8 mai 2016